Le canard pilet
Appartenant à la famille des anatidés,
le canard pilet (Anas acuta) est l'un des canards de surface, le
plus élégant et très facile à reconnaître.
D'un poids moyen de 600 à 850 g, le pilet se distingue par la longueur
de son cou et de sa queue.
En période nuptiale, le mâle a la tête brun-chocolat
et le cou orné d'une ligne blanche qui remonte en pointe de la poitrine
(blanche) jusqu'à l'arrière de la tête; le reste du
dessus du corps et les flancs sont gris, séparés par une ligne
noire.
Les plumes noires de la queue ajoutent environ 10 cm à la longueur
totale.
Le bec est d'un bleu acier chez le mâle et gris acier chez la femelle.
Celle-ci apparaît plus grise que la majorité des autres espèces
de canards de surface et la queue pointue est nettement plus courte que
celle du mâle.
La ponte déposée (de mi-avril dans le sud à mi-juin dans le nord de l'aire de reproduction), est de 8 à 9 ufs en moyenne. Après 22-24 jours d'incubation par la femelle, les poussins éclos quittent le nid rapidement.
L'aire de reproduction du pilet est centrée principalement en Russie. Ailleurs, il est nicheur en Scandinavie et sur de nombreux petits sites disséminés à travers toute l'Europe. Après la mue, débute en août la migration d'automne qui bat son plein de mi-septembre à novembre. La répartition hivernale de ce migrateur au long cours est très diluée: nord-ouest de l'Europe (Pays-Bas, Grande-Bretagne), région mer Noire, Méditerranée (Turquie, Grèce, Russie) et également Afrique de l'Ouest (bassin du Sénégal, du Niger au Mali et au Tchad). Les oiseaux en hivernage sont très grégaires et se rencontrent surtout sur le littoral maritime. La migration de printemps commence vers la fin de février avec un pic en mars.
Le
régime alimentaire du pilet est essentiellement composé de
graines trouvées sur des zones faiblement inondées, marais
doux et saumâtres, vasières, prés inondés, champs
de mais récoltés, rizières, etc. Dans quelques secteurs
il se nourrit aussi de mollusques et larves d'insectes.
Le pilet niche assez régulièrement en baie de Seine, dans la Manche, dans le sud de la Bretagne et dans le Bassin d'Arcachon. L'effectif total ne dépasse pas la dizaine de couples. En hiver sa distribution est essentiellement littorale ; les principales zones de stationnement sont la Camargue, la baie de l'Aiguillon, le golfe du Morbihan, le littoral picard, l'estuaire de la Loire, le Bassin d'Arcachon, la baie de Saint-Brieuc et la baie de Seine. La population hivernant en France est de l'ordre de 12 à 15 000 oiseaux avec une stabilité des effectifs depuis quelques années. Par hiver froid, l'effectif atteint en moyenne les 25.000 individus.
Quel
que soit le pays d'hivernage, le pilet montre des effectifs très
variables d'une année à l'autre. Ces fluctuations numériques
sont telles qu'aucune tendance d'évolution ne peut être actuellement
décelée. Malgré ce phénomène et la vulnérabilité
de ses principaux habitats, la situation du pilet ne semble pas globalement
préoccupante compte-tenu de sa mobilité et de son adaptabilité
aux variations des conditions du milieu.