Les eaux du Bassin d'Arcachon

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Présentation du Bassin d'Arcachon

 

Géographie

Couvrant 18 232 hectares à marée haute, les eaux ne laissent plus à marée basse que 4 900 hectares de mer au Bassin d'Arcachon.

Quatre fois par jour, l'Atlantique enfourne ou retire 200 à 400 millions de mètres cubes d'eau suivant le coefficient des marées. Le marnage en vive eau moyenne est de 3,90 m et la profondeur maximum de 20 mètres.


Climat et vents

Le Bassin d'Arcachon bénéficie d'un climat tempéré de type océanique.

La côte noroît est abritée des vents d'ouest par des dunes élevées. Ces vents ont biensûr une influence sur la hauteur du plan d'eau, la vitesse des courants et l'agitation du plan d'eau.

D’octobre à mars, la fréquence des vents est équilibrée entre les secteurs Nord (53%) et Sud (47%) la dominance des vents forts est de secteur W NW à SW.

D’avril à septembre, le secteur Nord représente 71 % avec dominance des vents forts de secteur N W.

Les vents très forts (tempêtes) sont de secteur Ouest (W NW à SW).

Hydrographie

Le Bassin versant très homogène au plan topographique, géologique et climatique concerne 4 138 km².
Il se compose :

- du système hydrographique des étangs d’Hourtin-Carcans et Lacanau au Nord et de Cazaux-Sanguinet au Sud qui se déversent par des canaux (1 136 km²),
- du système des cours d’eau qui débouchent directement dans le bassin (3 000 km² dont 2 141 km² pour l’Eyre).
Le débit moyen des apports par les cours d’eau est de 33 m3/s dont 22 pour la Leyre et 6 pour le canal du Porge.

Selon IFREMER, l’écoulement en provenance du continent et de l’atmosphère introduit environ 1 milliard de m3 d’eau douce dont 8% par la nappe, 13% par la pluie et 79% par le ruissellement et les cours d’eau dont l’Eyre représente les 4/5.

Il faut noter l’irrégularité des apports par les lacs dont les conséquences sont néfastes pour les cultures marines.

LE SYSTEME HYDRAULIQUE DU BASSIN

Les zones morphologiques

Le large

A la latitude d’Arcachon, le plateau continental se rétrécit nettement. Sa bordure (fond de 200 m) n'est distante que de 70 km de la côte au lieu de 200 km pour la Loire. Sa pente est deux à trois fois plus forte.

La côte girondine et landaise

La côte est formée de sable et bordée de dunes sur toute la longueur. Le pied de la dune est protégé par des bancs qui forment des baïnes (ou bâches) .

A une centaine de mètres au large se tient la barre, sorte de bourrelet frangeant sur lequel se brise la houle.

Les passes extérieures

Selon les époques, le nombre des chenaux débouchant sur une véritable passe varie de un à trois. Ces chenaux ont une largeur variant de 400 à 500 m sur 15 à 20 m de profondeur.

On distingue du Nord au Sud:

- 1. une petite passe contre le Cap "La passette",
- 2. le banc du Toulinguet,
- 3. la passe nord,
- 4. le banc d’Arguin (ancien Matoc),
- 5. la passe sud,
- 6. le banc du pineau.

Les passes intérieures

Elles sont constituées d’un goulet de 2 à 3 km de large entre le Cap Ferret et le Moulleau qui est occupé par le banc de Bernet encadré par les chenaux du Moulleau - Pyla à l’Est, du Ferret à l’Ouest, d’Arcachon au Nord et par le chenal de liaison au Sud.
Ce système est dénommé " Delta de flot " du fait de la prédominance des vitesses de courant de flot dans le chenal du Moulleau Pyla.
La dualité des courants de flot et de jusant se traduit par un relief des bancs très instables.

Le Bassin intérieur

Le bassin interne est constitué de vastes estrans (crassats) parcourus par un réseau digité de chenaux.

La zone intertidale occupe les deux tiers du bassin. Elle comprend deux domaines

- le schorre ou près salés qui correspond à la partie supérieure de la zone immergée seulement lors des marées de vives eaux;
- la slikke ou crassats, colonisés par un herbier à zostères toujours immergé à marée haute et qui découvre de 2m par marée de vives eaux. Elle se caractérise par la faiblesse des pentes.

On y trouve les parcs à huîtres en bordure des chenaux.

Les chenaux de la partie orientable se jettent dans les grands chenaux du Teychan (centre et sud) et de Piquey (nord). On distingue trois groupes de chenaux:

- le groupe Nord avec les chenaux de Lège , Graveyron et de Ville réunis dans le chenal d’Arès et prolongés par le chenal de Piquey,
- le groupe du centre avec les chenaux de Maubouret, Andernos, et Mouchalette réunis dans le chenal de Girouasse,
- le groupe Sud avec les chenaux du Teychan et de Gujan.

Ils communiquent entre eux par les chenaux du Courant et de l’Ile.

Les Bouches de l’Eyre

Elles comprennent :

- la plaine deltaïque intérieure inactive construite par les alluvions sableux du fleuve qui se fraie un passage dans les marais des anciens bras (Eyga, Mounestey, Biganos...),
- le cours endigué ou les bras maintenus par des digues construites au XVIIIème siècle,
- le platier deltaïque extérieur en pente douce dans lequel s’écoulent en divaguant des bras faiblement incisés, qui se terminent par un front tombant dans les chenaux lagunaires (Audenge, Touze, Compian, LeTeich)

Le mouvement des masses d’eau

Les mouvements des eaux et des sédiments du Bassin d’Arcachon ont fait l’objet de nombreuses et importantes études, qu’il s’agisse de mesures en nature ou de modélisations, d’abord physique et, plus récemment, mathématique.
Les moteurs hydrodynamiques du Bassin sont le vent et la marée.

Action des vents

Les vents dominants soufflent de l’Ouest avec une tendance Nord à la belle saison et Sud à la mauvaise saison. La houle dominante de secteur NW engendre un courant de dérive littorale pouvant atteindre 1.5 m/s dans le sens NS.

L’onde se propage dans le Bassin où elle arrive avec retard mais peu déformée.. ; elle présente un marnage de 3.9 m en vive eau moyenne à l’intérieur comme à l’extérieur.

Les hauteurs prévues y sont fréquemment et fortement modifiées par le vent : des surcotes importantes sont liées au régime des vents de SW et inversement des sous-cotes liées aux vents de NE.

Au cours du montant, le plan d’eau demeure presque horizontal (quelques centimètres de dénivellation entre les différentes stations) mais se déforme nettement au descendant (quelques décimètres d’écart).

Des courants côtiers faibles résultent de l’action du vent, dont la saisonnalité engendre des dérives vers le SW à la belle saison et vers le NW à la mauvaise saison.

Action des courants

Les courants de marée :

- sont giratoires et inférieurs à 0.20 m/s sur le plateau,- dans les chenaux des passes et de la partie médiane du bassin, les courants peuvent atteindre 1.75 m/s et l’excursion de la marée est de l’ordre de 7 km en marée moyenne, soit la moitié de la distance entre le fond du Bassin et les passes intérieures,
- dans le fond du Bassin (partie Est) ils s’affaiblissent (<1m/s) et les excursions diminuent beaucoup.

Dans les chenaux principaux, les vitesses de courant sont maximales en jusant. Le tracé des chenaux commande les directions d’écoulement pendant la demi marée où les niveaux sont les plus bas, (de part et d’autre de la BM): la circulation est alors du type linéaire ( à une dimension ou canalisée) alternatif. Par contre, lorsque les niveaux submergent les crassats (de part et d’autre de la PM) la forme évasée du Bassin détermine des circulations de baie en nappe (à deux dimensions) dont les trajectoires peuvent être infléchies par le vent.

Renouvellement des masses d'eau

Le volume oscillant (au-dessus de 0 cm), compris entre 200 et 450 millions de m3 ne semble pas avoir varié au cours du dernier siècle. Le volume situé au-dessous du 0 cm est estimé à 270 million de m3. En moyenne et par marée, seulement 1/20 à 1/50 du volume est renouvelé par l’eau océanique.

Le temps de renouvellement des eaux dépend des apports d'eaux douces. Il est en moyenne de 10 jours en crue et de 24 jours en étiage.