L'ostréiculture
sur le Bassin d'Arcachon
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L'ostréiculture du Bassin d'Arcachon au travers des siècles
Une histoire ancienne
Creuses ou plates, de la Gravette à la Japonaise, le fabuleux destin de l'huître du Bassin d'Arcachon est semé de coups du sort tout aussi inattendus que chanceux. Mais c'est avant tout le mariage heureux entre un site unique, le Bassin, avec un coquillage qui s'y épanouit à merveille et dont la réputation est très ancienne. Dès le 4ème siècle, les Romains importaient la fameuse huître plate appelée Gravette (ostrea-edulis) au-delà des Alpes et son engouement s'est renforcé tout au long des 16ème, 17ème et 18ème siècle. L'espèce sauvage régnait jusqu'alors en maîtresse absolue sur le Bassin d'Arcachon et les récoltants qui n'ont pas de limite de prélèvement s'enrichissent fortement.
La
naissance de l'ostréiculture |
Deux
inventions déterminantes |
Crise et tempête Trois ans plus tard, en 1868, un navire venant de Lisbonne et faisant route vers la Grande-Bretagne, le " Morlaisien ", est pris dans une violente tempête et doit s'abriter dans l'estuaire de la Gironde. Le capitaine décide de jeter sa cargaison par-dessus bord, des huîtres creuses portugaises (crassostera angulata) qu'il estime avariées en raison du retard pris. Pourtant, certains de ces mollusques avaient survécu et se sont répandus le long du littoral girondin, colonisant en quelques années le Bassin d'Arcachon. Une maladie des parcs de Gravette, en 1920, décime l'espèce qui laissera logiquement place libre à la Portugaise, aux rendements nettement supérieurs. Mais en 1970, l'ostréiculture arcachonnaise vécu la plus grave crise de son histoire. Une épizootie fulgurante allait frapper à son tour les huîtres portugaises et les fit disparaître en moins de deux ans. Au bord de la faillite, la filière décida d'importer en masse une variété d'huîtres creuses du Japon, la crassostera gigas. Au bout de plusieurs années d'effort, l'ostréiculture du Bassin fut sauvée. La " Japonaise " est de nos jours la seule huître élevée même s'il reste encore quelques Gravettes qui subsistent à l'état sauvage. |
Economie ostréicole du Bassin d'Arcachon
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Pilier de l'économie Avec
400 entreprises artisanales employant plus de 1000 personnes, l'élevage
et le commerce d'huître constituent l'un des piliers de l'économie
d'Arcachon et du Bassin. |
Un aliment sain Ingrédient indissociable des repas de fête, souvent vantée pour ses qualités supposées aphrodisiaques, l'huître du Bassin d'Arcachon est un aliment de haute valeur diététique. Elle est peu calorique, riche en vitamines, en sels minéraux et apporte une quantité appréciable de glucides et de protides. Les vrais connaisseurs la dégustent crue et nature mais, autour du Bassin, on la savoure volontiers accompagnée de petites saucisses grillées avec du vin blanc ou rouge. |
La culture de l'huître sur le Bassin d'Arcachon
La culture de l'huître fonctionne en trois étapes :
Pour récupérer les larves d'huîtres on utilise des tuiles chaulées, c'est à dire trempées dans une baille contenant un mélange de chaux, sable et eau de mer afin de capter le ''naissain'' (bébé huître) durant l'été. Ceux-ci vont s'y accrocher avec le courant pendant trois à six mois. Après avoir été blanchies, les tuiles sont convoyées sur le bassin par pinasse ou par bateau bac. Elles sont posées sur des chantiers à tuiles dans des cages de bois coaltarées qui seront recouvertes de 4,50 mètres à 6 mètres d'eau à marée haute. On utilise parfois des tubes plastiques pour le captage du naissain.
Ensuite, on ramène les tuiles à terre pour effectuer le détroquage à la main ou le détroquage à la machine cette opération consiste à gratter chaque tuile pour retirer le ''naissain'' puis placer ces minuscules huîtres dans une ''poche'' ou ''ambulance''. Autrefois les ''ambulances'' étaient des casiers en bois munis d'un fond en grillage. Aujourd'hui ce sont des poches d'un mètre sur cinquante centimètres, à mailles plus ou moins larges, entièrement en plastique cousues sur les côtés et fermées par une baguette en plastique.
On ramène ensuite ces petites huîtres sur les parcs et on fixe soigneusement les poches sur des chantiers métalliques ou tables de 16 à 20 mm de diamètre agrémentées de pieds de 50 cm de haut à l'aide d'andortes. L'ostréiculteur a le choix entre déposer les poches sur ce type de chantiers ou jeter les huîtres sur le sol (culture du sol). A partir du 18ème mois, on retire les poches pour les emmener à la cabane afin de désatroquer les huîtres, c'est à dire les séparer les unes des autres. L'ostréiculteur les ramène également afin de les dédoubler ou pour les ébouillanter (tuer les naissains non désirables au développement de l'huître). On les trempe trois secondes dans de l'eau bouillante.
Après trente et quarante huit mois dans les poches, on les ramène à terre afin de les calibrer par taille et de les vendre après une période d'affinage en claires.
Le Bassin d'Arcachon est premier producteur de naissains de France avec 70% de la production. Celle-ci est revendue notamment en Bretagne, Normandie et le Bassin de Thau à Sète mais aussi en Espagne et en Irlande.
La biologie des huîtres du Bassin d'Arcachon
Les deux principales variétés d'huîtres que l'on trouve sur le Bassin d'Arcachon sont l' "Ostrea Edulis" (plate) et la "Crassostrea Gigas" (creuse)
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Anatomie C'est
grâce à son muscle adducteur que l'huître s'ouvre
et se ferme. Il lui permet ainsi de se protéger des
prédateurs et de maintenir sa coquille fermée hors de
l'eau. L'huître pompe l'eau de mer pour capter les particules nécessaires à son alimentation, et l'oxygène nécessaire à sa respiration. |
Reproduction L'huître creuse est, contrairement à la moule, hermaphrodite. L'huître peut ainsi changer de sexe soit au cours d'une même saison de reproduction (rarement), soit au cours de saisons consécutives, mais ce n'est pas obligatoire. En dehors de la saison de reproduction, on ne peut déterminer son sexe, la gonade étant au repos. C'est à partir du printemps que les cellules sexuelles commencent à être fabriquées. La gonade devient blanchâtre et contient alors, selon les individus, des ovules ou des spermatozoïdes. On ne sait pas précisément ce qui détermine l'évolution d'une huître en mâle ou en femelle mais l'on sait que plus elle vieillit, plus elle a des chances d'être femelle. C'est pourquoi dans une population d'huîtres âgées de 1 an, on trouve en moyenne 30 à 40 % de femelles (et 60 à 70 % de mâles), dans une population d'huîtres âgées de 2 ans, 50 à 60 % de femelles tandis que dans une population plus âgée, jusqu'à 80 ou 90 % de femelles peuvent être observées. L'huître creuse est ovipare et expulse ses oeufs
non fécondés dans le milieu marin. Une même huître
fraie plusieurs fois pendant la saison de reproduction. Cette saison
s'étend tout l'été, des mois de juin à
septembre, les pontes les plus importantes survenant en général
au cours du mois de juillet. Entre les différents frais, l'huître
reconstitue des produits sexuels. Lorsqu'elles pondent, les femelles
expulsent les ovules (plusieurs millions) en effectuant des battements
des valves tandis que les mâles laissent échapper les
spermatozoïdes comme un mince filet continu, en entrouvrant leurs
valves. Mais seulement une dizaine d'oeufs, après la fécondation
au gré des courants, donnera naissance à une huître.
La fécondation a lieu dans l'eau et après
24 heures, une petite larve d'huître, la larve D car elle a
la forme de cette lettre, est formée. Elle présente
une coquille avec deux valves et une charnière ainsi qu'un
velum, sorte de voile cilié, qu'elle déploie hors de
sa coquille lorsqu'elle nage et qui lui sert à capter sa nourriture
(algues microscopiques) |