Cap-Ferret

Son nom aujourd'hui si célèbre possède plusieurs explications sur l'étymologie du nom "Ferret".

Une première indique que le nom "Ferret" lui a été donné par les grecs entre les ans 1220 et 550 av JC. "phéré" était l'interjection "allons courage" employée par les héros d'Homère quand ils étaient en difficulté. On pouvait souvent voir les marins grecs courbés sur leurs rames, rasant le cap dans la tempête pour venir se mettre à l'abri dans le bassin d'Arcachon (Arkéséon: le port de secours) et on entendait le pilote crier pour les encourager : Phéré, phéré .
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Une deuxième explication peut être plus crédible, indique que le nom "Cap herrer" était indiqué sur les cartes anciennes. C'est l'équivalent gascon de Cap Ferret, "herré" étant un adjectif correspondant au français "ferreux" ou "ferrugineux". Le Cap Ferret était donc le Cap du Fer, ainsi nommé à l'époque où Lège était à la pointe de la presqu'île en formation. Le grès ferrugineux (alios) devait affleurer sur la plage et constituait ainsi une marque facilement repérable que les pécheurs locaux dénommèrent lou cap herré (la pointe du fer) (cf. Jacques RAGOT, le Cap Ferret, de la Pointe à Lège)

L'origine de propriété de la presqu'île du Cap Ferret a connu quelques tumultes au cours des siècles. La querelle entre le Captal de Buch et le Seigneur de Lesparre sur la propriété a été tranchée le 3 mars 1779 par un Arrêt du Conseil du Roi. A cette date, la presqu'île fut découpée en deux d'est en ouest à la hauteur du "Truc Vert". La révolution de 1790 enterinera ce partage et attribuera le Cap Ferret et le sud de la presqu'île à la commune de la Teste de Buch et la partie nord à la commune de Lège. La limite des communes fut définitivement tracée en 1807 par une ligne droite partant côté Bassin de "la pointe aux chevaux" et aboutissant côté océan au nord du "Truc Vert".

C'est le 21 juin 1976 que les deux parties ainsi séparées furent réunifiées et reprises par la commune de Lège. Le 13 mars 1981, la commune de Lège prend le nom de Lège - Cap Ferret.


Le phare du Cap Ferret
LE PHARE DU CAP FERRET

Son histoire

Le phare du Cap-Ferret a eu deux constructions : la première en 1840 et la seconde en 1947.
Le premier phare du Cap-Ferret fut mis en service en novembre 1840. Il fonctionnait à la vapeur de pétrole et fut électrifié en 1928. Il mesurait 50 mètres de haut et comptait 275 marches. Trois gardiens étaient nécessaires à sa surveillance et à son entretien.
Le phare fut dynamité par les Allemands en août 1944. Les marins ne pouvaient cependant pas s’en passer. Il fallut improviser… Un phare de fortune fut construit avec des éléments en aluminium abandonnés, assemblés avec de la corde à piano. L’éclairage était constitué d’une lampe de 18 000 bougies logée dans une tête de bouée.
En 1947, ce fut l’un des premiers phares à être reconstruit (identique au premier, à quelques détails près!), car tout le système d’éclairage (qui coûte le plus cher) avait été ôté par la résistance avant sa destruction.

Ses caractéristiques

Il mesure actuellement 57 mètres de haut et compte 258 marches.
Le système optique du phare se compose de 5 ampoules (dont une est toujours allumée) et d’un prisme en cristal. La lumière du Cap-Ferret est visible jusqu’à 20 km et délivre 1 éclat rouge toutes les 5 secondes. Sur les cartes marines, ces informations sont codées : 1R5S10M57m. Voici la signification de ce code :1R = 1 éclat rouge; 5S = 5 secondes; 10M = 10 miles = distance maximale d’éclairage (1 mile = 1852 mètres); 57m = 57 mètres de haut. Au dessus de la porte d'entrée, il y a une sirène, qui symbolise les mystères de la mer, une étoile, le premier repère pour les marins (il y a d'ailleurs d'autres étoiles représentées dans le phare) et un bateau, qui symbolise l'esprit d'aventure. Dans l'entrée se trouvent deux bustes, celui d'Augustin Fresnel, physicien qui a inventé un système de lentilles afin de voir une lumière loin et celui de Beautemps-Beaupré qui a dessiné les premières cartes marines valables.


Le mimbeau

LE MIMBEAU

La conche (anciennement "lugue") du Mimbeau (ou Mimbo) tire son nom du surnom d'un marin de la Teste de Buch qui y avait installé une cabane et qui a disparu en mer en janvier 1831. Cette lagune séparée du bassin par une langue de sable partiellement couverte de végétation (oyats, tamaris, petits pins) se situe au Cap-Ferret, juste avant la pointe.
Un projet immobilier pour la construction d'un port de plaisance a vu le jour en 1969, mais les promoteurs ont dû abandonner cette idée suite à des pétitions et un scrutin organisé par la ville de la Teste de Buch.

Bélisaire

BELISAIRE

Ce quartier commerçant qui s'étire le long du front de mer a emprunté le surnom de l'un des premiers entrepreneurs à avoir cru au développement touristique de l'extrémité de la Presqu'île. Barthélemy Daney, dit "Bélisaire", marin-pêcheur né à Gujan Mestras le 1er janvier 1836, y construisît à la fin du 19ème siècle un hôtel-restaurant dont le succès fut immédiat. Riche de cette réussite, il finança en partie la construction d'un débarcadère et celle d'un tramway forestier qui reliait son établissement à l'Océan.
Aujourd'hui, le quartier Bélisaire est l'un des plus animés et des plus fréquentés du Cap Ferret et de nombreux restaurants jalonnent la longue promenade piétonne qui longe le Bassin d'Arcachon et les parcs à huîtres.
Le débarcadère est également très prisé par les promeneurs et les pêcheurs à ligne, et constitue toujours le point de départ des nombreuses navettes assurant les liaisons maritimes avec la ville d'Arcachon.


Le petit train du Cap Ferret

LE TRAMWAY (PETIT TRAIN) DU CAP FERRET

La presqu'île du Cap-Ferret a connu de nombreux réseaux à voie étroite liés pour certains à l'essor touristique d'Arcachon. En 1879, Jean SAUGEON avait créé une première voie à écartement réduit servant à transporter des visiteurs entre le débarcadère et la pointe du Cap, puis avec son fils, il a étendu la desserte vers l'océan, à l'emplacement de la plage de l'horizon. Les wagons étaient alors tirés par des chevaux. Le dernier de ces réseaux succomba en 1934.
A la fin du 19ème siècle, Jacques MILET, greffier périgourdin en convalescence à Arcachon, passionné de chemin de fer, membre de la F.A.C.S. donnera naissance à la 8ème génération de tramway sur le site et ses environs et l'inauguration de la ligne aura lieu le 14 juillet 1952. Barthélemy Daney, dit "Bélisaire" financera en partie ce projet pour relier son hôtel à l'océan. Le parcours de 2 km (qui est le parcours actuel) est à voie de 0,60 m d'écartement entre le débarcadère du Bélisaire et l'Océan. Le tramway est remorqué par un locotracteur diesel.
L'exploitation a lieu encore de nos jours du mois d'avril au mois d'août.


Le sémaphore du Cap Ferret

LE SEMAPHORE

Le sémaphore du Cap Ferret appartient à la Marine Nationale et dépend du Service des transmissions et de l'informatique de la région atlantique située à Brest. Dans la chambre de veille à 30 mètres du sol, une permanence diurne par quarts est assurée par quatre sémaphoristes.
Un premier sémaphore aurait été édifié en 1807 mais on ne connait pas son emplacement exact. Les travaux de l'actuel sémaphore ont débuté en 1898 après que celui d'Arcachon construit en 1963 se soit effondré dans l'eau à cause de l'érosion du rivage. La chambre de veille actuelle a été installée en 1930 puis surélevée en 1946 en même temps que les travaux de rénovation suite au dynamitage effectué en 1944 par les allemands lors de leur retraite.
Après sa vocation première qui fut jusqu'en 1810 de prévenir les risques d'attaques anglaises, ses missions actuelles relèvent du service public: informations météo, état de la mer, surveillance de la mer et lancement des secours, prévention incendie et aide au franchissement des passes.


Le "Courrier du Cap"

LE "COURRIER DU CAP"

Celui qui est resté gravé dans les mémoires, ce navire à vapeur de liaison entre Arcachon et le Cap Ferret à partir de 1902, à l'initiative de Léon Lesca, gérant de la société Courrier du Cap, associé à 5 autres personnes. Cet ancien yacht de plaisance pouvait embarquer 150 passagers et il acheminait toutes les marchandises et les matériaux nécessaires à la vie sur la côte noroît, à une époque où aucune route ne déservait encore la presqu'île. Il fut réquisitionné pendant la première guerre mondiale de 1914 à 1919 pour participer à la campagne contre l'empire ottoman dans les Dardanelles. De retour à Arcachon le 9 mars 1919 il reprendra son service jusqu'en 1943. Le destin du "Courrier du Cap" prit fin en 1947 date à laquelle il fut démoli.
Après la mort de Léon Lesca, son yacht personnel "l'Oasis" (le "Courrier du Cap II") fut utilisé pour doubler les liaisons avec Arcachon avant d'être réquisitionné en 1939.
En 1947, l'Union des Bateliers d'Arcachon (UBA) vit le jour pour assurer les liaisons maritimes à travers la baie.